Au cours des prochains mois, attendez-vous à voir apparaitre une nouvelle signalisation aux abords des passages piétons. En effet, comme annoncé lors du Comité Interministériel à la Sécurité Routière de janvier 2018, les maires ont désormais la possibilité d’aménager une « zone tampon de sécurité » devant chaque passage pour piétons.
Ligne d'effet du passage piéton
Cette zone tampon est, comme vous pouvez le voir ci-dessous, matérialisée par une « ligne d’effet », c'est à dire un marquage au sol représentant des traits discontinus, identique à celui qui est déjà matérialisé en amont de certains feux de signalisation et passages piétons protégés par des feux.

La ligne d'effet du passage piéton a été instaurée pour améliorer la sécurité des personnes traversant la chaussée. En effet, lorsqu'un véhicule est arrêté juste devant un passage piéton, celui-ci crée un masque à la visibilité entre le piéton qui traverse et le véhicule qui suit. Le piéton et le conducteur du véhicule suiveur ne se voient qu'au dernier moment, ne permettant ni pour l'un ni pour l'autre de faire une manœuvre d'évitement ou de s'arrêter.
Ce type de signalisation existe déjà dans de nombreux pays comme au Portugal, en Slovénie, à Shanghaï, etc.

Obligation et infraction
Lorsqu'une ligne d'effet du passage piéton est matérialisée au sol, les véhicules doivent impérativement s’arrêter devant cette ligne pour laisser traverser les piétons. En cas de non-respect de cette obligation, c'est à dire lorsque le véhicule s'arrête bien pour laisser traverser un piéton mais qu'il le fait au-delà de la ligne d'effet, le conducteur s’expose à une amende forfaitaire de 35 euros.
Bien sûr, le conducteur d’un véhicule n’est pas tenu de stopper devant cette ligne si aucun piéton n’est engagé sur le passage piéton ou ne manifeste l’intention de le faire.
Sanctuarisation des passages piétons
La mortalité sur les passages piétons se maintient à un niveau élevé puisqu'en 2017, 138 personnes ont été tuées en traversant sur ces passages.
La mise en place de cette ligne d'effet est un pas de plus vers la sanctuarisation des passages piétons demandée depuis plusieurs années par de nombreux acteurs de la sécurité routière qui souhaite également la mise en place de refuge central en pleine rue ou encore entre les deux voies entrantes d'un giratoire...
Cette sanctuarisation aurait d'ailleurs dû être appuyée par la suppression des places de stationnement situées à moins de 5 mètres des passages piétons mais le gouvernement a finalement fait marche arrière sur cette mesure qui n'a pas été incluse dans la Loi d'Orientation des Mobilités (LOM) mais qui est déjà pratiquée volontairement dans certaines communes comme Ivry-sur-Seine (94), Vitré (35), Wolfisheim (67), Bar-le-Duc (55), etc.

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